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LE POINT SUR

Candidats à la reprise

Avec le phénomène du papy boom, les opportunités de rachat d'entreprises artisanales et commerçantes
vont se multiplier. Une solution qui présente de nombreux avantages par rapport à la création.

Longtemps, la reprise d'entreprise est restée dans l'ombre de la création pure. " L'image type de l'entrepreneur, dans l'imaginaire des Français, c'est le créateur d'entreprise. Le repreneur ne bénéficie pas traditionnellement du même prestige.
A tort, car il ne suffit pas de reprendre une entreprise pour la développer. Il faut faire preuve de la même créativité
qu'un créateur ", avance André Marcon, président de CCI - Entreprendre en France. Une perception qui est pourtant en train d'évoluer, grâce aux actions des pouvoirs publics et aux dispositifs mis en place par les Chambres de Métiers et de l'Artisanat (CMA) et Chambres de Commerce et d'Industrie (CCI).

Reprendre une entreprise est toujours un " plus " par rapport à la création.
On ne part pas de rien, on se développe plus vite >>.

Alain Griset, président de l'Assemblée Permanente des Chambres de Métiers.

La transmission-reprise d'entreprise est devenue un sujet majeur pour notre pays. Avec le phénomène du papy boom, un nombre important d'entreprises commerciales et artisanales vont être cédées dans les vingt prochaines années.
Environ 30 % des chefs d'entreprises ont plus de 50 ans. " Sachant que les artisans partent rarement avant 65 ans, nous
avons encore le temps de gérer ce phénomène. Mais nous avons voulu l'anticiper au maximum, pour mieux le maîtriser.
L'enjeu est vital, en termes d'emplois, de transmission des savoir faire, de développement économique, d'aménagement du territoire, etc. " explique Alain Griset, président de l'Assemblée Permanente des Chambres des Métiers (APCM). Les Chambres de Métiers et de l'Artisanat visitent systématiquement les entrepreneurs de plus de 50 ans, pour les inciter à préparer leur transmission.

Même mot d'ordre dans les Chambres de Commerce et d'Industrie. " Trop de cessions se font dans l'urgence. Nous conseillons aux entreprises d'y penser dix ans à l'avance. Il faut prendre le temps d'aborder la question sous tous ses angles, patrimonial, successoral. Il faut trouver le bon repreneur, parfois l'embaucher avant de lui céder son activité, etc. ", confie André Marcon. Autant d'étapes facilitées par les organismes consulaires. Ces derniers aident notamment les cédants dans l'évaluation de leur entreprise. Tous les mois, par exemple, à la CCI de l'Isère, un comité d'évaluation (associant les expertises de la Caisse d'Epargne, de notaires et agents immobiliers) se charge d'évaluer la valeur des entreprises à céder.
"Une intervention décisive, qui rassure les repreneurs, la valeur de l'entreprise étant fixée objectivement, par des personnes extérieures à l’entreprise", explique Gilles Dumolard, président de la CCI de l'Isère. CMA et CCI jouent également un rôle majeur dans la mise en relation des cédants et des repreneurs, avec différentes initiatives comme des petits déjeuners consacrés à la reprise, la Bourse Nationale d'opportunités artisanales, ou des dispositifs type transcommerce et transartisanat (cf article sur Les outils au service des repreneurs), qui diffusent à l'échelon national les offres et demandes de transmission. Sans oublier l'accompagnement des repreneurs, de la mise en forme du projet à son montage financier, en passant par la formation, la mise en place du tutorat, etc.

Une reprise s'apparente à l'épreuve sportive du relais. Quand on reprend
le flambeau, l'objectif est de courir plus vite que son prédécesseur >>.

André Marcon, président de CCI - Entreprendre en France.

Ces actions commencent d'autant plus à porter leurs fruits, que la plupart des freins à la transmission-reprise ont été progressivement levés. " Il y a trois ans, il pouvait y avoir un effet d'aubaine à créer, plutôt que reprendre. Avec la loi Dutreil, reprendre une entreprise est devenu aussi intéressant. Notamment avec l'exonération sur les plus-values de cession des petites entreprises ", analyse Alain Griset. A la faveur de ces réformes, les entrepreneurs découvrent les arguments en faveur de la reprise : gain de temps dans le développement, bénéfice d'une antériorité, meilleure visibilité sur la viabilité d'une activité, financements bancaires facilités, etc. Si créer une entreprise relève souvent de l'aventure, la reprise présente l'avantage d'une aventure maîtrisée...

Les outils au service des repreneurs

Les réseaux des Chambres de commerce et d’industrie (CCI) et des Chambres de Métiers et de l’Artisanat (CMA) mettent à la disposition des repreneurs différents dispositifs.

Sensibilisation et information :
le Guide Pratique de la Reprise (CCI), le Carnet de Route du Créateur et du Repreneur (CMA).

Détermination du juste prix des affaires à céder :
élaboration d’un diagnostic des entreprises à céder.

Rapprochement des offres et des demandes :
dispositif www.transcommerce.com (8 500 offres de vente en ligne) ; www.bnoa.net (première plateforme nationale entre cédants et repreneurs alimentée par les 107 CMA avec plus de 2 300 offres à ce jour).

Accompagnement des repreneurs :
réalisation d’études de faisabilité, aide au montage de projet et de demande de financement, appui de conseillers spécialisés, prise en charge des formalités et démarches administratives, etc.

Formation des repreneurs :
pour leur permettre de se perfectionner dans les domaines clefs de la création/reprise d’entreprises, exemple de l’école des Managers des CCI qui accompagne les repreneurs, membres de la famille ou collaborateurs, vers le métier de dirigeant.

Publié en novembre 2008