Les Premières se sont longtemps appelé les Pionnières. Qu’y a-t-il derrière ce changement de nom ?
Les Pionnières ont tracé le chemin, les Premières vont aller loin. Quand le réseau s’est créé il y a 14 ans, il fallait encourager les femmes à entreprendre, une destinée professionnelle dans laquelle elles se projetaient trop peu. Aujourd’hui, les femmes sont nettement plus nombreuses à oser se lancer dans l’entrepreneuriat. Il faut qu’elles donnent plus d’ambition à leur projet, qu’elles voient grand, qu’elles développent des entreprises créatrices de croissance et d’emploi.
Quels sont les freins qui persistent à retenir l’ambition des femmes entrepreneures ?
La permanence des stéréotypes de genre entretient l’autocensure des femmes. Il est vraiment temps que l’on casse les idées reçues : l’entrepreneuriat, l’ambition, l’esprit d’innovation n’ont pas de sexe. Par ailleurs, il est important que les femmes aient des rôles modèles : on doit de nombreuses inventions à des femmes (la programmation informatique, le chauffage central…) et ça ne se sait pas assez !
Les femmes entrepreneures ont-elles des problématiques de financement spécifiques ?
Les femmes entrepreneures ont les mêmes problématiques de financement que tous les entrepreneurs. On constate toutefois quelques spécificités dans les comportements face aux besoins de financement. Elles demandent moins que les hommes et ont tendance à recourir plus volontiers à des alternatives au financement bancaire, comme par exemple le crowdfunding. C’est une modalité qui leur parait plus douce que l’exercice très codé du face à face avec le banquier. Il faut cependant qu’elles prennent confiance en leur capacité à réussir cet exercice. Leurs projets tiennent aussi bien la route que ceux des hommes, leurs dossiers sont aussi bien préparés : elles ont des plans de financement souvent plus réalistes que ceux des hommes et elles savent très bien argumenter. Elles ont donc tout pour convaincre le banquier !
@Copyright photos : Jean Chiscano