LE PRÉ-BILAN PATRIMONIAL

Comme dans toute discipline, le diagnostic doit précéder les préconisations. C’est le but du bilan patrimonial : mettre en évidence la composition de votre patrimoine, son degré d’exposition au risque et d’optimisation fiscale.
C’est aussi le moment de s’interroger sur l’adéquation de votre patrimoine avec vos projets de vie (valorisation du capital, retraite, transmission…) et votre profil d’investisseur. Nous vous présentons ici les grandes étapes pour réaliser vous-même votre pré-bilan patrimonial, avant de rencontrer l’un de nos spécialistes en gestion de patrimoine.



L’évaluation de sa situation

Faire son bilan patrimonial, ce n’est pas seulement lister ses actifs et ses passifs, c’est aussi procéder à un inventaire global de sa situation, en prenant en compte les aspects personnels, professionnels et familiaux.

> FAIRE UN INVENTAIRE PERSONNEL

Il s’agit en premier lieu d’établir un tableau familial : êtes-vous célibataire ? Marié ? Divorcé ? Quels sont vos ascendants et descendants ? Si vous vivez en couple, par exemple, examinez la forme de votre union. S’agit-il d’un mariage, d’un Pacs ou d’une union libre ? Dans chaque cas, les droits du conjoint/concubin survivant ne sont pas les mêmes. Le plus souvent, vous aurez à cœur de le protéger. Sachez ainsi que vous pouvez insérer des clauses modifiant le contrat de mariage selon votre objectif : attribuer un bien précis au conjoint survivant à travers une clause de préciput ou accroître ses droits sur la communauté par une clause de partage inégal.
Cet inventaire familial concerne aussi vos parents et enfants, voire vos petits-enfants. Avez-vous des personnes à charge et quel est le risque de voir une personne de votre entourage familial devenir dépendante de vous ? C’est également l’occasion de s’interroger sur les successions, la vôtre, mais aussi celles dont vous pourriez bénéficier.
Enfin, l’objectif du bilan patrimonial étant de préparer l’avenir, n’oubliez pas de faire le point sur votre situation de prévoyance et de retraite.


Documents originaux à réunir :
- contrats d’union (mariage, Pacs…) avec les clauses particulières,
- jugement de divorce,
- actes de donation,
- testaments,
- autres actes notariés,
- contrats d’assurance,
- relevés de points retraite.

Changer de régime plus vite et moins cher

« Depuis le 1er janvier 2007, il n’est plus nécessaire d’obtenir une homologation par un tribunal pour un changement de régime matrimonial (sauf présence d’enfants mineurs ou opposition d’enfant majeur ou de tiers). D’où un gain de temps mais aussi d’argent, les époux ne payant plus de frais d’avocat. Le notaire devient l’unique interlocuteur, rétribué au moment de la modification.
Cette dernière doit faire l’objet d’une publication officielle et ne peut être demandée qu’au bout de deux années de fonctionnement du régime initial. »

Étienne Arets, Responsable Animation Gestion Patrimoniale à la Caisse d’Epargne Côte d’Azur

 


> FAIRE L’INVENTAIRE DE SON PATRIMOINE

Afin de faciliter l’analyse de votre patrimoine, il est préférable de procéder à l’inventaire de vos actifs selon trois catégories distinctes :

> Les biens mobiliers et immobiliers

Ceux-ci peuvent être des actifs d’usage (comme par exemple votre voiture, votre résidence, voire des tableaux de valeur) ou de rapport, c’est-à-dire des biens censés vous procurer des revenus ou générer des plus-values à terme (à l’instar de l’immobilier locatif et des dispositifs spéciaux Borloo, Robien…).


> Le patrimoine financier

Il s’agit de l’épargne classique (livret A, LDD, PEL…), de l’assurance vie, des valeurs mobilières (comme les actions et les obligations, les Sicav, les FCP, les parts sociales…).


> Le patrimoine professionnel

Vous êtes concerné lorsque vous exercez une activité professionnelle non salariée. La valeur de votre entreprise doit être examinée à la lumière de sa forme juridique, de la présence éventuelle d’associés et d’un pacte d’actionnaires (si l’un d’entre eux a par exemple une option de vente qu’il peut faire valoir auprès de vous).
Il est impératif de fournir à son conseiller la valeur à l’acquisition et la valeur actuelle. Cela permettra de calculer les plus-values ou moins-values éventuelles en cas de projet de cession d’actif. Les passifs sont quant à eux plus faciles à lister. Ils sont principalement constitués par les crédits immobiliers, les crédits à la consommation, les dettes fiscales et les facilités de trésorerie. En ce qui concerne les crédits, il faut penser à regarder l’échéancier de remboursement qui permettra de déterminer votre capacité à épargner.


> ÉVALUER SA CAPACITÉ D’ÉPARGNE

Enfin, n’oubliez pas de calculer votre capacité régulière à mettre de l’argent de côté, sur une base mensuelle (revenus professionnels, immobiliers, financiers…). Côté dépenses, listez celles du foyer fiscal : charges courantes, remboursement d’emprunts, frais professionnels… Dans vos calculs, pensez à prendre en compte les différents impôts auxquels vous êtes soumis en les répartissant sur 12 mois. Prévoyez également une enveloppe pour l’imprévu (réparation d’une voiture, envie d’un voyage…).


Documents originaux à réunir  :
- Titres de propriété,
- relevés de portefeuilles de titres,
- conditions particulières et relevés annuels de contrats d’assurance vie,
- contrats de placements divers,
- contrats de prêts et tableaux d’amortissement,
- actes de caution,
- statuts de l’entreprise et statuts de la SCI,
- liasse fiscale de l’entreprise,
- actes de donation au profit du foyer,
- relevé d’actif successoral…

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L’audit fiscal

Pour réaliser son audit fiscal, il faut prendre en compte un grand nombre de paramètres. D’ores et déjà, sachez que bien connaître votre taux d’imposition vous permettra de mieux arbitrer la gestion de votre patrimoine. Pensez à intégrer dans vos calculs les prélèvements sociaux, les taxes foncières et d’habitation ainsi que le bouclier fiscal pour ceux qui peuvent en bénéficier. Par ailleurs, il n’est pas inutile de faire ici un zoom sur deux points en particulier.

> LA FISCALITÉ DES DIVIDENDES

Les dividendes sont en principe soumis à une imposition au barème progressif avec application :
• d’un abattement de 40 % sur les sommes perçues ;
• d’un abattement général de 3 050 euros pour un couple soumis à imposition commune ou de 1 525 euros pour un célibataire ;
• d’un crédit d’impôt égal à 50 % du montant des dividendes, plafonné à 230 euros pour un couple soumis à imposition commune ou à 115 euros pour un célibataire. Mais, depuis 2008, vous pouvez aussi opter pour le prélèvement forfaitaire libératoire de 18 % au lieu d’une imposition au barème progressif. Cependant, cette option n’est intéressante qu’à partir d’un certain montant de dividendes perçus (au moins 39 400 euros par an), car il ne faut pas négliger l’impact de l’abattement de
40 %. 

Bien entendu, quelle que soit l’option choisie, les prélèvements sociaux restent dus (12,1 % en 2009) et sont prélevés à la source pour tous les particuliers depuis 2008. Par ailleurs, les plus-values de cession de valeurs mobilières ou de placements à revenus fixes sont imposées au taux unique de 18 % (16 % jusqu’en 2007) et sont soumises aux prélèvements sociaux, soit une imposition globale de 30,1%. Toutefois, si le montant annuel des cessions n’excède pas 25 730 euros en 2009, vos plus-values ne sont pas imposées.


Les documents originaux à réunir :
- Déclaration de revenus,
- dernier avis d’imposition,
- déclaration ISF.


> LE BOUCLIER FISCAL

Le contribuable bénéficie depuis 2008 d’un plafonnement de ses impositions dans le cadre du bouclier fiscal. Les impôts directs (IR, ISF, taxe d’habitation et taxe foncière afférentes à la résidence principale et prélèvements sociaux) ne peuvent dépasser 50 % de ses revenus. C’est pourquoi il faut faire attention à ne pas surinvestir dans des produits défiscalisants, ce qui pourrait annuler l’effet du bouclier fiscal. Vous pouvez formuler, auprès du Service des impôts, à partir du 1er  janvier suivant la deuxième année de perception des revenus et jusqu’au 31 décembre de cette même année, une demande de restitution des impôts payés en trop (imprimé 2041 DRID).

Pour plus d’informations, visitez le site : www.impots.gouv.fr.

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Se poser les bonnes questions

> IDENTIFIER SES PROJETS DE VIE

Après avoir dressé le bilan de votre situation patrimoniale, vous devez établir vos priorités. Même si les objectifs peuvent être divers et nombreux, il faut savoir qu’en général un épargnant en poursuit tout au plus un ou deux en même temps. Souvent, ces préoccupations peuvent se classer dans trois grands projets de vie :

> Préparer sa retraite :

Avec l’allongement de la durée de vie, cette préoccupation est incontournable. Il s’agit pour l’épargnant de profiter de ses revenus actuels pour se constituer un patrimoine et se ménager des rentrées complémentaires qui lui permettront de maintenir son niveau de vie une fois à la retraite. Pour optimiser cet objectif, il faut respecter trois règles d’or (lire encadré).

Trois règles pour bien préparer sa retraite :

« Retraite et stratégie patrimoniale vont de pair. Cette dernière doit tenir compte de trois règles majeures. D’abord, mathématiquement, plus on épargne tôt, plus le capital constitué est élevé. Il faut donc penser sérieusement à sa retraite à partir de 40 ans. Commencer tôt est d’autant plus important que l’on peut viser les placements les plus rentables à long terme (comme les actions). Pour la retraite comme dans toute logique d’épargne, la diversification est une garantie à long terme. »

Alain Gerbaulet, spécialiste de la gestion privée à la BPCE

 


> Améliorer son confort de vie :

Vous rêvez d’un nouvel appartement plus spacieux, d’une voiture plus moderne, d’un tour du monde ? Tous ces projets se préparent à l’avance, y compris pour leur financement. Généralement, cet argent que vous mettez de côté, vous avez envie de le conserver disponible pour un coup de coeur, voire un coup dur.

> Épargner pour ses proches :

Financer les études des enfants, leur donner les moyens de bien démarrer dans la vie, de faire un premier achat immobilier… sont autant de préoccupations tant pour les parents que pour les grands-parents, même si les principaux objectifs restent la protection du conjoint et la transmission du patrimoine dans les meilleures conditions.


> MESURER SON DEGRÉ D’IMPLICATION

L’adage qui veut « qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même » trouve ses limites quand on parle des marchés financiers. Pour gérer efficacement son patrimoine financier ou immobilier, il faut non seulement avoir du temps, mais également la compétence nécessaire. Si vous pensez manquer de l’un ou de l’autre, optez sans hésitation pour la gestion déléguée, votre épargne étant alors confiée à un expert ayant des compétences particulières dans la gestion d’actifs (lire encadré ci-dessous sur la gestion déléguée du PEA). Si vous souhaitez toutefois mener votre propre « barque », n’oubliez pas de respecter certaines règles d’or, comme la diversification de vos investissements entre au moins une dizaine de titres, tout en les sélectionnant de manière rigoureuse.
Vous devez également vous poser une autre question : préférez-vous l’investissement direct en achetant par exemple les actions d’une société cotée en Bourse, ou l’investissement indirect, via un fonds d’investissement de proximité (Fip) ou une société holding ? Outre le fait de se décharger du suivi au quotidien et de la gestion courante, cette seconde solution a l’avantage d’offrir à l’épargnant une diversification qu’il ne pourrait pas obtenir s’il était seul, et donc une meilleure répartition des risques.

Pour obtenir les meilleurs performances, faut-il déléguer la gestion de son PEA ou s'en occuper soi-même ?

« La gestion sous mandat permet de confier son portefeuille à une équipe de professionnels. Au travers d’un suivi quotidien, en vendant et en achetant différents fonds, ils vont chercher le placement le plus performant parmi une palette de 4 000 fonds auxquels ils ont accès. Il faut disposer d’un minimum de 75 000 euros pour bénéficier de l’expertise et de la réactivité d’un professionnel, dont le métier est de se consacrer exclusivement à la gestion des PEA. »

Pascale Bourdaa, Chargée d’Affaires Gestion Patrimoniale à la Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées

 


> ÉVALUER SON PROFIL D’INVESTISSEUR

Jusqu’où êtes-vous prêt à aller dans la prise de risques ? C’est la question que vous posera votre spécialiste en gestion de patrimoine avant de préconiser tel ou tel investissement. Risque et espérance de gain vont de pair : vous arriverez plus facilement à les optimiser sur le long terme. La réponse varie beaucoup entre les épargnants, d’autant plus qu’ils n’ont pas tous la même définition du niveau de « risque acceptable ». Un investisseur averti pourrait considérer que le risque d’une baisse de 10 % de ses actions détenues en Bourse vaut la peine d’être pris. À l’inverse, un autre ne sera pas prêt à accepter une baisse, même de 5 %.

Par ailleurs, attention à bien faire la différence entre contenu et contenant. Ainsi, le risque d’une assurance vie dépend de ce que l’on met dedans ! En effet, à travers ce produit, vous pouvez investir sur une large gamme de supports, allant des fonds en euros sécurisés à des actifs plus risqués, comme les actions ou les obligations. Si vous optez pour une gestion déléguée, il vous sera alors proposé des profils types (exemples : prudent, équilibre, vitalité et audace), dont le niveau de risque dépend de la proportion du portefeuille investie sur les actions. Votre choix doit non seulement être lié au risque que vous êtes prêt à accepter, mais également à votre horizon de placement.

Du sur-mesure avec Scan Patrimoine

« Le client ne se retrouve pas forcément dans les études patrimoniales très standardisées qu’on lui remet. C’est tout l’inverse avec l’étude Scan Patrimoine. Cette exclusivité des Caisses d’Epargne a été construite pour vous aider à hiérarchiser vos priorités et vous apporter des conseils sur mesure et pointus. Elle permet de préconiser les solutions les mieux adaptées à vos préoccupations. N’hésitez donc pas à contacter votre conseiller Caisse d’Epargne qui vous mettra en relation avec l’un de nos Chargés d’Affaires Gestion Patrimoniale. »

Pierre Mouquet, responsable Gestion Privée à la Caisse d’Epargne Loire-Centre

 

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