Homme senior fait du sport en exterieur

Quand l’épargne locale finance l’utilité au cœur des territoires

Entretien avec Frédéric Hello, directeur de l’Agence Économie sociale et solidaire en Caisse d’Epargne Rhône Alpes.

Pourquoi placer son épargne, en tant que particulier ou en tant que personne morale, dans une banque coopérative régionale ? Parce que c’est une voie privilégiée pour agir en faveur de la transition environnementale et de la justice sociale au cœur de son territoire. Explications avec Frédéric Hello, directeur de l’Agence Économie sociale et solidaire en Caisse d’Epargne Rhône Alpes.

Comment la banque transforme-t-elle l’épargne en financement de l’utilité sociale ?

Frédéric Hello

Directeur de l’Agence Économie sociale et solidaire en Caisse d’Epargne Rhône Alpes

Il agit en tiers de confiance qui, d’un côté, protège l’épargne de l’épargnant et, de l’autre, finance les projets de tous les acteurs économiques et sociaux (particuliers, entreprises, associations, collectivités, etc.). Sans un professionnel qui tient ce rôle d’intermédiaire, c’est le retour à l’usure. Le taux du crédit peut être abusif et le prêteur peut prendre l’ascendant sur le débiteur. L’inverse est aussi possible !

C’est donc bien un rôle social et économique que jouent les banques. Pour cela, je dis volontiers que l’histoire des banques, c’est l’histoire de l’économie sociale et solidaire. C’est d’autant plus vrai pour le cas des Caisses d’Epargne, dont la première vocation a été de protéger les familles de la paupérisation en mettant à leur disposition une solution de protection en cas de coup dur (l’épargne) et de répondre à des besoins fondamentaux de la société. Nous sommes historiquement le premier financeur du logement social, mais aussi des bains-douches ou des jardins populaires.

Ce rôle historique, comment s’exprime-t-il pour financer les besoins sociaux d’aujourd’hui ?

Jadis, on parlait d’« économie sociale » pour décrire les projets qui réunissaient des citoyens partageant un intérêt commun à se protéger collectivement. Depuis les années 1970, on parle d’« économie sociale et solidaire » pour embrasser tout ce qui répond à des besoins sociaux qui concernent la société et l’économie dans leur ensemble. Parmi les besoins actuels, on peut évoquer la lutte contre le chômage et l’insertion par l’activité économique, les défis climatiques, l’habitat, la petite enfance et l’éducation, le grand âge et la dépendance…

Les Caisses d’Epargne sont un acteur majeur de la réponse à ces besoins d’aujourd’hui. Elles sont au contact permanent des collectivités, des associations et des entrepreneurs sociaux, qui agissent au quotidien et produisent de l’innovation sociale. Fortes de leur ancrage historique, elles ont une très bonne connaissance des écosystèmes d’acteurs de chaque territoire. Cette connaissance se double d’une expertise pointue pour analyser et évaluer l’impact social et environnemental des projets, en plus de l’évaluation de la viabilité financière.

Qu’est-ce qui singularise les Caisses d’Epargne dans le financement de l’économie sociale et solidaire ?

D’abord, en tant que banque coopérative, nous appartenons nous-mêmes à l’économie sociale et solidaire. C’est statutaire, mais c’est aussi tout un corpus de valeurs qui nous animent et qui se traduit dans notre contrat d’utilité, comme dans nos méthodes de travail.

Notre seconde particularité, c’est que nous sommes une banque régionale. Cela signifie pour l’épargnant que l’argent collecté est réinvesti dans des projets conçus, lancés et/ou déployés sur son territoire. Nous parlons ainsi de « circuit court de l’argent » : nous faisons la promesse que l’épargne collectée localement est transformée en crédits qui financent des projets locaux.

Par ailleurs, nous sommes organisés en filières d’expertise. Chez nous, le banquier de l’ESS est dédié aux structures de l’ESS. Et au sein même de la banque de l’ESS, nous pouvons développer des filières spécialisées, comme par exemple en Rhône Alpes, où nous avons une filière consacrée au médico-social et à la santé, ainsi qu’une autre, baptisée « économie de la connaissance », qui couvre de l’école maternelle jusqu’à la formation continue en passant par les universités et les écoles du supérieur.

Enfin, nous avons une fonction philanthropique et de mécénat. Une part de nos résultats qui ne sont pas réinvestis en fonds propres est employée à des projets d’utilité sociale. La Fondation Caisse d’Epargne Rhône-Alpes intervient sur trois axes : l’autonomie sociale des personnes vulnérables, le développement durable (en particulier dans les territoires de montagne), l’emploi et l’entrepreneuriat social. Dans ce cadre, nous avons notamment développé un fonds d’innovation sociale avec la métropole de Lyon.

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