gemme dans un fauteuil jaune

Reprendre l’entreprise familiale : une évidence pour moi

Rencontre avec Madeleine Rousset-Charpenet, Présidente de la SAS Charpenet.

Reprendre l’entreprise Charpenet

La société Charpenet, fondée en 1951, est experte de l’entretien et de la protection des bâtiments (traitements, isolation, ventilation, nettoyage de façade, qualité de l’air…). A sa tête : Madeleine Rousset-Charpenet, une femme passionnée par le métier et fourmillante de projets pour développer l’entreprise. 

Quel parcours vous a mené à diriger la société Charpenet ?

Je suis littéralement née dans l’entreprise ! Fondée par mes parents, elle se confondait avec notre maison familiale quand j’étais enfant : notre terrain de jeu, c’était l’atelier de notre père, le téléphone sonnait dans le salon, mes frères et sœurs (nous sommes une fratrie de cinq !) donnions des coups de main à l’occasion… J’aimais cet univers, je voulais y travailler. Comme je suis une fille, on me voyait plutôt au secrétariat ou à la compta.

Très vite, j’ai eu envie d’autre chose. Mon père m’a dit « eh bien, occupe-toi d’un secteur ! ». Ce que j’ai fait, avec passion : j’adorais (et aime toujours) aller sur les chantiers, grimper dans les charpentes, rencontrer les clients…

Ensuite, j’ai apporté des innovations, comme l’isolation thermique par projection, la projection coupe-feu, le traitement anti-termites par pièges… Pour différencier l’entreprise sur le marché et la développer. Quand, en 2000, mes parents ont pris leur retraite, cela a été une évidence pour moi de la reprendre.

Avez-vous été confrontée à des résistances en interne comme avec les clients, en tant que femme dirigeante dans ce secteur plutôt masculin ?

Je dirais plutôt que j’ai souvent créé la surprise. On ne m’attendait pas, sur les foires, chez les clients, sur les chantiers. J’ai choisi d’en faire un atout : puisque je marquais une différence, on allait se souvenir de moi ! Et je me suis concentrée sur le travail : être compétente sur le plan technique, irréprochable dans les procédés, avoir un coup d’avance sur les innovations… Et être capable de sortir du chiffre additionnel en allant chercher de nouveaux clients. Pour moi, un dirigeant tient sa légitimité d’une chose et une seule : son utilité à l’entreprise.

Quel message auriez-vous envie de transmettre à des personnes, femmes ou hommes, qui voudraient entreprendre dans votre secteur ?

Il faut d’abord s’assurer que l’on est fait pour ça. Travailler dans un secteur, c’est une chose ; y diriger une entreprise, c’est d’autres exigences, une grande polyvalence, la capacité à bien s’entourer, à manager… Une fois que l’on sait que l’on a l’âme d’un entrepreneur, alors, il faut y aller, il faut oser, n’écouter que les critiques constructives et garder son cap.