un homme et une femme en réunion

Entrepreneurs, définissez en amont de vos besoins votre stratégie de financement

Dans un contexte de relance, les journées Go Entrepreneurs étaient l’occasion de questionner celles et ceux qui ont dû démontrer une agilité à toutes épreuves ces derniers mois.

Les 9 et 10 juin derniers avait lieu l’événement 100 % digital, Go Entrepreneurs, dont la Caisse d’Epargne était partenaire, réunissant start-ups, PME, experts et acteurs économiques et financiers pour aborder toutes les thématiques de la création d’entreprise.

Dans un contexte de relance, après de longs mois contraints, et des activités pour certaines mises à mal, ces journées étaient l’occasion de questionner celles et ceux qui ont dû démontrer une agilité à toutes épreuves ces derniers mois.

Lors d’une table ronde sur le thème « Start-ups : Poursuite de la croissance ou relance de l’activité, trouvez le bon équilibre entre dette et fonds propres », nous avons pu entendre les témoignages de Julie De Pimodan, co-fondatrice et CEO de Fluicity et de Pierre Levy, co-fondateur et CEO de Califrais sur les modes de financement qu’ils ont adoptés pour leurs start-ups respectives. Une façon de rappeler qu’en matière de financement, il n’y a pas une vérité mais une multitude d’options à actionner en fonction de son stade de développement, de ses ambitions, de son modèle économique, des flux de rentrées d’argent, de son cashburn… bref autant de facteurs qui font qu’une stratégie ne ressemble à aucune autre. Quelle a été celle choisie par les fondateurs de Fluicity et Califrais ?

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Fluicity : combiner dette/fonds propres selon le bon ratio

Fluicity est une plateforme numérique de participation citoyenne qui aide les acteurs publics ou privés à consulter les citoyens pour la mise en action de grands projets. Son objectif : « fournir de la data pour servir l’action collective » ! Malgré une levée de fonds juste avant la crise, la start-up a été fragilisée par l’épisode Covid pour trois raisons principales :

  • Le contexte interne : forte de sa levée de fonds, la start-up s’était lancée dans une phase de recrutement importante la contraignant à moins de flexibilité à la réduction de ses charges.
  • Le contexte externe : les échanges démocratiques, nécessaires à son activité, ont été reportés du fait de la situation sanitaire.
  • Les évolutions de marché : la transition numérique des marchés publics a complexifié l’environnement concurrentiel avec l’entrée de nombreux acteurs en peu de temps, ce qui a participé à tirer les prix à la baisse.

Conséquence pour la start-up : l’obligation de reporter son développement international qui avait justifié la levée de fonds et d’aller plus vite vers son point d’équilibre financier. Si Fluicity avait fait le choix de combiner dette et fonds propres pour financer son développement, elle doit être aujourd’hui vigilante à bien renforcer ses indicateurs de performance et son autonomie financière afin de s’assurer que sa dette reste soutenable à terme. Cela passera également par une révision de son équation stratégique afin d’émerger rapidement sur un marché devenu concurrentiel.

Califrais : rationaliser son activité pour mieux se financer

Califrais simplifie l’approvisionnement des professionnels de l’alimentaire en leur fournissant un catalogue de plus 4 000 produits frais, bio et locaux dans une démarche éco-responsable. La crise a été pour la start-up l’occasion d’une réorientation d’activité avec le lancement de « foodufrais », un service destiné aux particuliers proposant ces mêmes produits livrés en Ile-de-France. Cette situation inédite a fait prendre conscience aux fondateurs de l’importance d’un modèle économique qui permette d’avoir des rentrées de cash régulières et de maintenir une activité rationalisée pour être agiles et pouvoir pivoter en très peu de temps.

Cela passe par un suivi précis de sa trésorerie, par une politique de recouvrement efficace, ou encore par d’autres sources de financement comme les crédits d’impôts. Selon Pierre Levy, faire appel à de la dette rapidement est une bonne chose et finalement pas si compliquée au regard des garanties qui permettent aujourd’hui de sécuriser les opérations. A contrario, le financement par les fonds propres même s’il est très intéressant combiné à de la dette, n’est pas toujours nécessaire dans les premières années. Il sera davantage justifié dans le cas d’investissements lourds ou de certains modèles économiques qui reposent par exemple sur des systèmes d’abonnement annuel ne permettant que des rentrées d’argent ponctuelles.

La question n’est donc pas de choisir entre dette ou fonds propres mais bien d’associer dette et fonds propres afin de financer des enjeux différents. Il faut être conscients que ces deux types de financement n’engagent pas l’entreprise de la même manière. Si cette dernière souhaite emprunter de l’argent auprès d’un partenaire bancaire, celui-ci va analyser sa capacité à rembourser cette dette grâce à sa rentabilité dans un temps imparti. Alors que si elle ouvre son capital à de futurs investisseurs, ceux-ci seront au contraire peu intéressés par sa rentabilité mais davantage par son potentiel de revente et par la valeur créée à l’issue de leur sortie (5 ans en moyenne).

De plus, il faut avoir en tête qu’une levée de fonds prend entre 6 et 9 mois environ pour se réaliser. Il faut donc avoir le temps devant soi en termes de trésorerie et surtout bien anticiper son besoin de financement pour ne pas avoir à se lancer dans une nouvelle levée trop rapidement.

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