L’innovation, c’est le premier moteur des start-up et scale-up. Mais l’innovation ne se finance pas de la même façon que d’autres types d’investissement. Lors de BIG 2024, le grand événement organisé par Bpifrance qui rassemble les entrepreneurs de toute l’Europe, trois dirigeants de scale-up ont partagé leur expérience autour de Romain Dekeyser, directeur Impact et Innovation en Caisse d’Epargne Hauts-de-France.

Robocath, l’excellence robotique au service de la médecine

Fondée en 2009 par le docteur Philippe Bencteux, Robocath conçoit, développe et commercialise des solutions robotiques consacrées au traitement des maladies cardiovasculaires et neurovasculaires.

Le Dr Bencteux, pionnier dans le secteur des medtech, se souvient : « Avant, on ne prêtait pas aux start-up. J’ai eu la chance de commencer mon activité au moment où les banques ont commencé à financer ces jeunes entreprises, épaulées par BPI, acteur incontournable du financement. La Caisse d’Epargne Normandie nous a accompagnés très tôt et est restée un acteur fidèle de notre développement, notamment pour nos investissements et notre internationalisation. »

Si la banque est centrale dans le processus de financement de l’innovation d’une medtech comme Robocath, le Dr Bencteux défend le principe de pluralité des sources de financement, en signalant le rôle, au démarrage, des « business angels, qui sont des acteurs économiques qui ne font pas qu’apporter des fonds, mais participent aussi à faire connaître votre technologie, votre entreprise… Ils contribuent au succès de celle-ci, les sociétés de capital-risque prenant ensuite le relais. »

Electra, l’avenir de la borne électrique de recharge

Fondée en 2021, l’entreprise Electra a une ambition claire : faire de la recharge des véhicules électriques une opération aussi simple et rapide qu’un plein à la station essence. Cet objectif est parfaitement stratégique au cœur du boom du marché européen de la voiture électrique.

Aurélien de Meaux, CEO de la start-up qui a effectué une levée de fonds de 304 millions d’euros en janvier 2024, assume « une vision un peu américaine, différente de notre culture entrepreneuriale française. En France on a une fertilité de savoirs et de business incroyable mais on a peur du grand. Or on peut être grand sans être arrogant. »

Autrement dit, pour innover, il ne suffit pas d’avoir de bonnes idées et des talents pour les mettre en application ; il est également indispensable de faire appel à des experts de l’ingénierie financière pour être à même de positionner des financements en face de ses ambitions.

Ainsi, Electra a fait appel à la Caisse d’Epargne Hauts-de-France pour un dispositif de financements structurés qui lui permettent de conquérir le marché belge avec de l’avance sur la concurrence.

Ce qui fait la différence entre deux start-up, ce n’est pas la capacité à rassembler des financements pour l’amorçage et la traction, mais la capacité d’accélération de son business model.

Romain Dekeyser

Directeur Impact et Innovation en Caisse d'Epargne Hauts de France

Teampact ventures, le fonds qui vise la performance globale

Teampact ventures, c’est le pari de Benjamin Kayser, ancien international de rugby, qui après avoir raccroché les crampons en 2019 a décidé de lancer un fonds d’investissement tourné vers les entrepreneurs intervenant dans le champ la transition environnementale et de la santé.

« Je ne pense pas qu’il y ait mieux que l’innovation pour aller vite dans le monde », dit celui qui vise la performance sur tous les terrains et qui dote chaque entreprise dans laquelle Teampact investit d’un board of champions, composé d’un sportif reconnu pour sa vision (Raphael Varanne, Thierry Omeyer, Nikola Karabatic…) et d’un entrepreneur accompli. Il s’agit de travailler à la performance globale en « regardant les critères financiers, oui, mais aussi d’autres indicateurs essentiels à la santé d’une entreprise, comme la satisfaction des employés, l’absentéisme, le développement des compétences, les grilles de salaire, l’attractivité en tant qu’employeur, l’impact sur la société… » En d’autres termes, Benjamin Kayser conçoit l’innovation comme processus à 360 degrés qui doit toujours garder le cap du sens.

Romain Dekeyser accompagne ce fonds d’un genre nouveau et vient appuyer la vision que celui-ci porte et que partagent les caisses d’Epargne : « Je pense que les grandes solutions de demain vont passer par le modèle entrepreneurial, par ces sociétés qui mettent l’impact au cœur de leur préoccupation.  Aujourd’hui, si l’on veut participer aux avancées sociales, financer ces entreprises et le faire, comme nous le faisons, au cœur des territoires, c’est stratégique pour écrire le futur de toute l’économie. »

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Startups industrielles : comment financer et accompagner mon processus d’innovation ?

Les intervenants ont discuté de l’importance du financement pour les start-ups innovantes, mettant en avant des exemples comme RoboCat et Electra. Ils ont partagé leurs expériences sur la recherche de fonds, allant des business angels aux fonds d’infrastructures. TeamPact a souligné l’importance du capital humain et du sport de haut niveau dans l’innovation. Les caisses d’épargne ont été mentionnées pour leur rôle stratégique dans le financement et leur connaissance des territoires.

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