Face à la crise : l’agilité, l’exigence et la qualité des relations client/banque au cœur de la résilience

Les entreprises innovantes face à la crise : la relation banquier/client

Start-ups et entreprises innovantes se confrontent à des problématiques spécifiques quand des événements majeurs impactent l’activité économique. Cela tient notamment « au mode de financement de ces entreprises et d’autre part, à un besoin important de trésorerie », explique Caroline Hanriot-Sauveur, Directrice d’Agence Innovation – Néo Business à la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes. 

« Dès l’annonce du confinement, le 17 mars 2020, toute l’agence est sur le pont, en ordre de marche pour appeler les clients un par un. Avec une question simple et humaine, pour commencer : comment ça va ? Puis : quelles sont vos opérations en cours ? A tous, nous leur avons dit qu’une période étrange, faite d’incertitudes, arrivait et s’imposait ; et que nous allions les accompagner dans cette période. » raconte Caroline Hanriot-Sauveur. 

L’un de ses clients, Jean-Yves Gomez, co-fondateur d’ISORG, société d’électronique à la pointe de la technologie dans le domaine des capteurs polymères et photo-détecteurs organiques, reçoit l’appel : « Caroline me dit : nous sommes là, vous n’êtes pas seuls, on va vous aider. Elle est humaine. C’est une vraie personne qui vous parle, qui dit ce qu’elle fait et fait ce qu’elle dit. » 

Dès le lendemain, les échéances de prêts sont reportées. 

femme qui sourit en entreprise

Bâtir un protocole d’accompagnement 

Une mesure immédiate qui soulage les entrepreneurs, tandis que Caroline Hanriot-Sauveur et ses équipes bâtissent un protocole d’accompagnement :

« Nous élaborons un questionnaire simple et précis qui permet d’évaluer rapidement avec le client sa situation et d’étudier les différentes solutions pour le soutenir » ; puis « nous veillons l’actu d’heure en heure, pour être en capacité de mettre en œuvre au plus vite les annonces gouvernementales, à commencer bien sûr par le PGE (Prêt Garanti par l’État) » ; les équipes entrent en contact « avec les confrères banquiers, car les start-ups et entreprises innovantes sont généralement multibancarisées, et nous nous mettons également en relation avec les autres financeurs de nos clients ». 

Une démarche pro-active 

Jean-Yves Gomez témoigne du temps précieux que cette démarche pro-active lui fait gagner :

« Après quelques jours de confinement, je suis sous l’eau. Il faut organiser le temps partiel et l’activité des salariés – pas plus d’un tiers à la fois dans les usines ! –, certains de nos fournisseurs n’arrivent pas à nous livrer ou bien ce que l’on reçoit n’est pas de qualité suffisante, nos clients attendent qu’on leur donne de la visibilité.

Mais grâce à Caroline et ses équipes, je gagne du temps sur les sujets de financement : je reçois les dossiers parfaitement ficelés, avec des indications précises sur ce que je dois faire. La Caisse d’Epargne Rhône-Alpes est la première à nous accorder le PGE. Mais Caroline ne s’arrête pas là : elle organise le pool bancaire avec mes autres banques et Bpifrance ». 

Le complément de Bpifrance

De son côté Bpifrance accorde aussi le PGE-Innovation dédié à conforter la trésorerie des start-ups et PME/ETI innovantes rencontrant des difficultés conjoncturelles liées à la crise sanitaire. ISORG va pouvoir en bénéficier en complément du PGE accordé par la Caisse d’Epargne pour aider l’entreprise à faire face à ses besoins de trésorerie globale. 

Par ailleurs, Jean-Yves Gomez « négocie avec les investisseurs des obligations convertibles ». On appelle cela un « bridge ». Une possibilité qu’ISORG maîtrisait pour y avoir déjà eu recours par le passé. Aussi, Bpifrance l’a étendu en lien avec l’Etat en proposant aussi le dispositif French Tech Bridge pour les entreprises innovantes qui ne sont pas dans son portefeuille. L’institution orchestre également la distribution du Prêt Rebond régional, du Prêt Atout ou de l’Avance + Renfort pour les TPE & PME. 

Agilité et exigence

Caroline Hanriot-Sauveur porte une conviction : accompagner les entreprises innovantes en tant que banque, c’est être ultra-performant sur le financement, se montrer « agile et exigeant, faisant un juste et bon usage des outils digitaux, notamment avec la signature électronique », mais c’est aussi être une ressource conseil, humaine et à l’écoute des entrepreneurs.

Cela implique de se positionner « en tiers de confiance légitime dans l’écosystème ». Et joignant l’acte à la parole, elle lance pendant le confinement des webinaires « Le jour d’après » pour rassembler « une communauté de clients de divers horizons, de la santé à l’industrie, autour des acteurs de la R&D comme les pôles de compétitivité, ceux du financement comme les investisseurs, de l’accompagnement comme le Réseau Entreprendre, mais aussi des experts-comptables et autres parties prenantes de la réussite d’une entreprise ».

Carton plein pour ces conférences en ligne que tous, en cette période de turbulences, apprécient autant pour l’information de qualité qu’elles apportent pour le réconfort et le temps de respiration qu’elles représentent.

« L’accompagnement de la Caisse d’Epargne a été exceptionnel », s’exclame Jean-Yves Gomez. Caroline Hanriot-Sauveur entend capitaliser sur tout ce que la période « nous aura permis d’apprendre, pour faire toujours mieux notre métier. Nous nous sommes bougés pour appréhender différemment le risque, pour redéployer notre accompagnement à l’international, pour apporter à nos clients une qualité de relations aussi exigeante que la qualité opérationnelle. Restons sur cette lancée ! »

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