La relève de l’entrepreneuriat français est arrivée

Vincent Justin et Charles Lottmann (Nous anti-gaspi) : les épiciers militants 

Chaque année, ce ne sont pas moins de 10 millions de tonnes d’aliments consommables qui finissent à la poubelle. Afin d’en finir avec le gaspillage alimentaire issu de la grande distribution, Vincent Justin et Charles Lottmann ont décidé de créer des épiceries d’un nouveau genre : NOUS Anti-Gaspi. L’idée ? Permettre aux gens d’acheter des produits rejetés par les standards de la grande consommation : fruits et légumes « moches », produits d’épicerie dont la DLUO (Date Limite d’Utilisation Optimale) est dépassée mais qui restent tout à fait consommables, ou encore produits aux emballages endommagés. Le résultat ? Une épicerie aux prix solidaires, qui permet non seulement de faire ses courses à moindre coût, mais aussi de limiter drastiquement le gaspillage alimentaire.  

En 2024, les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’entreprise permet de sauver l’équivalent de 100 000 repas par mois, soit plus de 12 tonnes de produits par semaine ! Et comme si cela ne suffisait pas, NOUS Anti-gaspi a aussi lancé sa propre marque, aux produits sourcés auprès de producteurs locaux, et dans le même respect des valeurs propres à l’entreprise : solidarité et respect de la planète.

Emmanuel Tedesco (Yogurt Factory) : l’idée givrée

Qui aurait parié que le yaourt glacé à l’américaine ferait bientôt de l’ombre à nos bonnes vieilles crèmes glacées ? Emmanuel Tedesco, et son associé Ouriel Hodara, à l’origine de Yogurt Factory, comptent aujourd’hui plus de 65 magasins à travers la France. Après être passés par les bancs de HEC, c’est en 2011 que les deux entrepreneurs décident d’ouvrir leur premier magasin. Inspirés par un récent voyage aux États-Unis, où le frozen yogurt⁽¹⁾ connaît déjà un franc succès, ils rentrent en France la tête pleine d’idées… et avec une sacrée dose d’ambition. En 2024, on peut dire que le pari est réussi : l’enseigne est numéro 1 du yaourt glacé en France, et compte bien atteindre cette année la centaine de magasins sur le territoire français.

Charlotte Cadé et Maxime Brousse (Selency) : du beau, de la déco, du brio

Elle est passionnée de déco depuis toute petite, il ne renonce jamais devant un challenge : depuis 2014, le couple formé par Charlotte Cadé et Maxime Brousse bouscule les codes de la déco vintage. En nous permettant de chiner et de brocanter en ligne avec Selency, ces deux entrepreneurs venus de Bordeaux ont véritablement réinventé notre façon d’acheter de la déco. Après être passée par L’Oréal, Charlotte Cadé ne regrette pas de s’être lancée dans l’aventure entrepreneuriale, et pour cause : Selency, c’est aujourd’hui près de 5 000 commerçants (antiquaires, brocanteurs et artisans) partenaires et plus de 300 000 références sur le site.  

Sans compter qu’acheter vintage, c’est forcément plus green que d’acheter neuf. Une facette développement durable qui tient à cœur aux deux CEOs, à tel point que l’entreprise a troqué le Black Friday⁽²⁾ pour un « Green Friday »⁽³⁾. Comme quoi, montrer l’exemple et monter un business leader, ce n’est vraiment pas antinomique⁽¹⁾.

Maxime Buhler et Samuel Carré (Pokawa) : y en a de l’ambition dans ce bowl !

Avant d’avoir une cinquantaine de restaurants ouverts à travers la France, Maxime Buhler, alors âgé de 25 ans, et son co-fondateur Samuel Carré, ont dû financer de leur poche l’ouverture de leurs deux premiers restaurants. Leur idée ? Importer le Poké, un plat venu d’Hawaï et composé de délicieux morceaux de poisson frais assemblés avec du riz et d’autres ingrédients.  

Amis, les deux entrepreneurs, plutôt globe-trotters, ont découvert ce plat ensemble, lors d’un roadtrip en Amérique latine. Ils reviennent donc en France courant 2017 avec le désir d’ouvrir leur premier restaurant, qui prendra bientôt vie rue Poissonnière, à Paris. Mais avant de se lancer, ils sont conscients d’une chose : développer une vraie marque forte plutôt qu’un simple produit leur permettra de s’installer comme référence dans la durée. C’est ainsi que naît Pokawa, la maintenant célèbre enseigne au logo ananas. Six ans plus tard, impossible de passer à côté : Pokawa est le leader du Poké en France. En 2021, l’enseigne a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 40 millions d’euros, démontrant qu’une bonne idée, quand elle est bien accompagnée, peut aller très (très) loin. 

Audrey Lagane et Aurélie de Montmarin (Les Petites Familles) : pour les parents, fini de courir !

Aller chercher le plus petit à la crèche, la grande à son cours de piano et le cadet à la garderie de l’école primaire… Être parent multiplierait par 2,4 le temps de trajet nécessaire à la vie quotidienne d’après l’INSEE⁽²⁾. Avant de créer Les Petites Familles, Audrey Lagane et Aurélie de Montmarin ont elles aussi connu les difficultés rencontrées par les parents. Fatiguées de ce train de vie, elles ont décidé de prendre les choses en main, pour enfin arrêter de courir.  

Pour ce faire, elles ont eu l’idée d’un espace qui pourrait non seulement accueillir des enfants en bas âge (de 3 mois à 3 ans, donc de type crèche), mais aussi ceux plus âgés, pas encore en âge de rentrer seuls à la maison depuis l’école (de 3 à 10 ans), pour des activités de loisir. Et pour faciliter encore plus la vie des parents, elles ont aussi décidé de proposer des services « coup de pouces » leur permettant par exemple de récupérer leurs courses au centre avec un Click and Collect. Le tout premier centre Les Petites Familles, ouvert dans le 2e arrondissement de Lyon, ne tarde pas à connaître un grand succès. À tel point que les deux entrepreneures prennent de l’avance sur leur planning et décident d’en ouvrir un autre dans la foulée, début 2023. Une idée, qui, on le sent, va faire son chemin bien au-delà de Lyon.

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(1) frozen yogurt = yaourt glacé 
(2) Black Friday = Vendredi Noir ou Vendredi Fou 
(3) Green Friday = Vendredi Vert

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