Démographie médicale : un équilibre fragile

Comme chaque année depuis 15 ans, le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) fait le point sur les effectifs de médecins sur le territoire français. L’occasion « d’analyser l’offre de soins en France, sa répartition territoriale ainsi que les modes d’exercice et les spécialités des praticiens », précise l’organisme.

Comment évolue la population de médecins français ?

Si l’année dernière, le nombre de praticiens en activité était en très légère hausse (+0,8 %), la tendance se confirme et se renforce avec +1,7 % cette année. « Cette remontée du nombre de médecins en activité est le fruit du desserrement d’un numerus clausus trop et durablement sévère, avant que le numerus apertus, dont les étudiants dont ils sont issus n’ont pas achevé encore leurs études, ne vienne amplifier prochainement le mouvement. » Une augmentation amorcée, certes, mais dont les effets à court terme ne suffiront pas à améliorer significativement l’accès aux soins pour les Français. Un chiffre à prendre toutefois avec des pincettes, puisque les médecins en activité régulière sont, quant à eux, de moins en moins nombreux : ils représentent 83,4 % en 2025 contre 92,8 % 15 ans plus tôt. Un constat qui s’explique par la hausse du nombre de retraités actifs, et par l’attractivité croissante de l’exercice intermittent.

De son côté, le nombre de médecins traitants continue, lui, de baisser. En effet, ces derniers représentent 42,3 % des praticiens en activité au 1er janvier 2025 contre 48 % en 2010. La médecine générale apparaît ainsi de moins en moins attractive. « L’effectif de généralistes en activité a diminué de -1,4 % au cours des 15 dernières années, tandis que ceux des spécialistes médicaux et chirurgicaux ont augmenté respectivement de +24,4 % et +23,1 % sur la même période », détaille le CNOM.

En termes de parité, le ratio 50/50 est pratiquement atteint. De plus en plus de femmes choisissent d’effectuer une carrière médicale. Comptant 40,1 % des médecins français en 2010, elles représentent aujourd’hui 49,9 % des médecins. Chez les plus jeunes, l’écart se creuse : 60,5 % des moins de 40 ans sont des femmes.

Quelles perspectives à horizon 2040 ?

Si l’accès à un médecin traitant est de plus en plus complexe, la donne pourrait bien changer. En effet, l’atlas révèle que « très prochainement et au moins jusqu’en 2040, la population médicale devrait croître de 2 % de médecins supplémentaires par an » avant d’inviter à se questionner sur l’avenir : « Il faut se poser d’ores et déjà la question de savoir si nous ne sommes pas en train de former trop de médecins. Cette question peut sembler contre-intuitive au vu de la situation actuelle mais celle-ci est appelée à changer ». Une conclusion qui rappelle un air de déjà vu, comme le souligne l’Ordre qui évoque le fait que « les discours malthusiens risquent de s’inviter dans les débats, à l’instar de ce qu’ils furent de la fin des années 70 à la décennie 90 ».

 Source : Atlas de la démographie médicale en France, situation au 1er janvier 2025, Conseil National de l’Ordre des Médecins

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