3 indispensables pour piloter sa retraite

Une fois vos droits mis à plat, il est temps de reprendre la main sur votre future retraite. Pour les chefs d’entreprise, trois points clés sont à manier avec justesse.

Faire un bilan retraite

Exploiter les leviers du système de retraite

Améliorer sa future pension passera inévitablement par l’utilisation d’outils d’épargne adéquats (voir article suivant). Mais pas seulement. Notre système de retraite regorge de dispositifs (rachat de trimestres ou de points, retraite progressive, surcote, carrières longues, cumul emploi-retraite, etc.) permettant d’augmenter sa retraite et/ou de partir à un âge avancé, en somme de se bâtir une retraite à la carte.

Attention, ces solutions sont accessibles sous conditions et ont des contreparties à bien connaître. Tout chef d’entreprise doit se pencher sans tarder sur deux d’entre elles, le rachat de trimestres et le cumul emploi-retraite.

Rachat de trimestres :
pour éviter le malus sur les retraites complémentaires

Vous pouvez racheter jusqu’à douze trimestres pour des années d’études supérieures ou de travail n’ayant pas permis de valider 4 trimestres.

Le coût d’un trimestre racheté dépendra de trois critères : votre âge (20 à 66 ans), votre niveau de revenus (trois tranches possibles : inférieur à 30 852 €, de 30 852 à 41 136 €, supérieur à 41 136 € en 2022), l’option de rachat retenue (« taux seul », qui augmentera seulement le taux de liquidation lors du calcul de la retraite, ou « taux et durée d’assurance » qui jouera sur le nombre de trimestres pris en compte dans la formule de calcul et augmentera le taux de liquidation).

Allons droit au but : racheter des trimestres est inutile si vous avez déjà le taux plein, si vous comptez partir en retraite à 67 ans au moins, ou si une fois le rachat fait, il vous manque encore 20 trimestres par rapport aux exigences réglementaires. Pour les autres, c’est à étudier de très près, sachant que le coût de l’opération est déductible du revenu professionnel si vous êtes toujours en activité au moment du rachat (ou du revenu global si vous avez cessé votre activité), ce qui engendrera une baisse d’impôt sur le revenu. Cette dépense est souvent très pertinente si le rachat vous permet d’atteindre le taux plein, ce qui évitera tout malus appliqué dans les régimes complémentaires. Or, c’est là que se joue l’essentiel de la retraite pour les dirigeants salariés(1)

Cumul emploi-retraite :
pour doper ses revenus et la valeur de son entreprise.

Prendre sa retraite ne signifie pas toujours arrêter de travailler, puisqu’il est possible de partir à la retraite tout en continuant à diriger son entreprise. Ce qui va permettre d’obtenir un complément de revenus tout en transmettant son expérience à l’éventuel repreneur. Le cumul emploi-retraite, c’est également la possibilité de changer de statut, en choisissant par exemple le statut d’indépendant. Pour un dirigeant à la carrière incomplète (manque de trimestres), ce dispositif est moins intéressant, car une décote sera appliquée lors du calcul de votre pension. Mieux vaut alors, souvent, conserver son travail jusqu’à l’obtention du taux plein.

Pour le dirigeant non salarié, le cumul est possible après avoir liquidé intégralement l’ensemble de ses pensions tous régimes confondus.

Attention, une fois la retraite liquidée, elle ne peut être augmentée que si le dirigeant a liquidé sa retraite à taux plein. S’il liquide sa retraite sans avoir le taux plein, il aura tout intérêt à changer de statut et pourra alors percevoir une rémunération sous forme de dividendes (bénéfices réalisés par la société et distribués à la fin d’un exercice aux associés) ou de versements d’intérêts.

S’interroger sur sa rémunération

Privilégier le présent au futur est un penchant humain. Mais en matière de rémunération, gare à l’impact sur sa retraite future, notamment pour un entrepreneur. Ce dernier doit-il ainsi privilégier le salaire ou la distribution de dividendes pour se rémunérer ? Avec leur exonération de charges sociales, les dividendes ne procurent pas de droits à la retraite. Mais l’apport financier direct est supérieur au paiement sous forme de salaire, qui permet en contrepartie de bénéficier d’une protection sociale. Comment arbitrer entre les deux solutions ? Si vous pensez que votre société va dégager d’importants bénéfices durant votre carrière, il est sans doute plus avantageux d’opter pour les dividendes puisque vous pourrez facilement vous construire un patrimoine retraite par capitalisation.

Le choix du salaire permet à contrario de réduire le montant du bénéfice imposable pour l’entreprise, ce qui n’est pas négligeable. Le dirigeant peut aussi percevoir un salaire même si l’entreprise ne réalise aucun bénéfice, avec des droits sociaux à la clé.

Bon à savoir :
Les gérants salariés ont tout intérêt à se verser au moins 600 fois le smic horaire sur l’année, afin de valider leurs quatre trimestres de retraite. Une rémunération inférieure entraînerait la perte dommageable de droits à retraite.

Inclure sa famille dans l’équation

La retraite – constitution, liquidation – est une histoire individuelle, propre à chaque personne en fonction de ses droits acquis (trimestres, points). Mais sa préparation doit absolument se réfléchir dans un cadre plus global, celui de la famille. Pour le dirigeant, salarié ou non, préparer sa retraite, c’est aussi penser à protéger la personne qui partage sa vie, donc à lui assurer suffisamment de ressources financières en cas de décès.

Question clé : êtes-vous marié ? La distinction n’est pas sans conséquences quant à l’octroi de la pension de réversion, qui est une partie de la retraite dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier un assuré social passé à trépas. Sous conditions, cette somme est (re)versée à l’époux survivant, ce qui signifie qu’il faut avoir été marié avec le défunt pour y prétendre. Les couples concubins ou pacsés ne font pour l’heure pas partie du périmètre de la pension de réversion. Cette condition du statut marital est valable dans l’ensemble des régimes de retraite, mais d’autres conditions (de ressources, d’âge du bénéficiaire de la pension de réversion) sont parfois fixées.

Bon à savoir

  • Dans le régime général, les conditions de ressources imposées pour percevoir la pension de réversion sont assez strictes. Le montant de la pension de réversion est égal à 54 % de la retraite du défunt (qu’il percevait ou aurait pu percevoir), mais plafonné.
  • Dans le régime complémentaire Agirc-Arrco, le remariage fait perdre l’octroi de la réversion.
Stratégies différentes selon son âge

Raisonnablement, il faut s’occuper de sa future retraite à tout âge. Mais on ne s’y prendra bien sûr pas de la même manière.

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(1) Simulateur de rachat de trimestres du Gouvernement.