L’IRM le plus précis de l’Histoire est Français !
À ambition démesurée, équipe et moyens d’envergure ! Il y a plus de 20 ans, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) lançait le projet audacieux de développer un scanner surperformant. Baptisé « Iseult », il ambitionnait alors d’apporter un niveau de précision inférieure au demi-millimètre, soit deux fois mieux que les IRM actuelles. Près de 200 personnes et 4 principaux partenariats – notamment avec l’université de Freiburg (Allemagne) ou encore avec Siemens Healthcare – auront permis de relever le défi. Après l’obtention de clichés particulièrement prometteurs sur un cucurbitacée il y a 3 ans, le CEA vient de communiquer sur l’atteinte de son objectif phare : réitérer la performance sur le cerveau humain.
Anatomie d’un scanner IRM hors norme
L’équipement médical est constitué d’une bobine cylindrique de 5 mètres de diamètre, au sein de laquelle un aimant de 132 tonnes est installé. L’engin permet de générer un courant de 1 500 ampères et un champ magnétique de 11,7 teslas. Il permet ainsi de produire des images 10 fois plus précises que celles produites à l’hôpital. Les clichés révèlent ainsi l’anatomie du cerveau, et permettent de voir de nouveaux détails comme ses connexions et son activité. « On a un niveau de finesse jamais atteint. Avec cette machine, on peut voir les tout petits vaisseaux qui alimentent le cortex cérébral ou des détails du cervelet qui étaient quasi invisibles jusqu’alors », déclarait le directeur du CEA et physicien, Alexandre Vignaud. « À titre de comparaison, pour un même résultat d’image, il faudrait théoriquement plusieurs heures sur un IRM implanté à l’hôpital, irréaliste pour le confort du patient et parce que ses mouvements brouilleraient l’image », estime l’organisme de recherche dans son communiqué de presse.
Comprendre le fonctionnement de l’organe le plus complexe : le cerveau
Le projet « Iseult » a pour objectif de permettre un accès à des informations inédites sur les neurones et de « comprendre comment notre cerveau encode nos représentations mentales, nos apprentissages ou encore de découvrir quelles sont les signatures neuronales de l’état de conscience », précise le CEA. Les applications dans le domaine médical sont nombreuses. L’organisme espère ainsi améliorer le diagnostic des maladies neurodégénératives, mais également leur prise en charge. De plus, il pourrait permettre de détecter certaines petites molécules telles que des métabolites, voire des atomes. En identifiant leur présence dans le cerveau, il serait ainsi possible de suivre la distribution de médicaments ou encore de caractériser certaines pathologies. « Avec Iseult, c’est un monde inconnu qui s’ouvre devant nous et nous avons hâte de l’explorer. Plusieurs années de recherche vont être encore nécessaires pour développer et améliorer nos méthodes d’acquisition et garantir des données de la meilleure qualité possible. C’est à l’horizon 2026-2030 qu’on cherchera à explorer certaines pathologies neurodégénératives, mais aussi des maladies qui relèvent davantage de la psychiatrie. Sans oublier les sciences cognitives ! », s’enthousiasme Nicolas Boulant, responsable du projet Iseult et directeur de recherche au CEA.
Communiqué de presse du CEA en date du 2 avril 2024, Journal Les Échos
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Article publié le 2024-04-10 – © Les Echos Publishing – 2024
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