La franchise : entreprendre autrement

Quelle est la place des femmes dans l’entrepreneuriat en général et dans la franchise en particulier ?

Et votre franchise, vous l’avez montée toute seule… comme une grande ? 

Partenaire du Salon Franchise Expo depuis une quinzaine d’année, la Caisse d’Epargne a organisé le 19 mars 2019 une grande table ronde sur la place des femmes dans la franchise. 

Le titre, volontairement un peu provocateur « Et votre franchise, vous l’avez montée toute seule… comme une grande ? » est un clin d’œil à la campagne de communication de la Caisse d’Epargne sur l’entrepreneuriat des femmes dans laquelle une entrepreneure essuie une série de remarques condescendantes avant de trouver des partenaires bancaires davantage préoccupés de la qualité de son projet que de son genre ! 

Cette année, c’est avec Chantal Zimmer, Déléguée générale de la Fédération française de la franchise (FFF), Carole Danecki, Directrice administrative et financière de Point S France, Céline Molière, Présidente de Emilie & the Cool Kids (lauréate du dernier concours Passeport pour la franchise), Madeleine Rousset-Charpenet, Présidente de la SAS Charpenet et Pauline Moquet, Directrice générale du réseau Daniel Moquet que l’on a abordé la question des femmes dans l’entrepreneuriat en général et dans la franchise en particulier.

La valeur d’un chef d’entreprise se mesure avant tout à son utilité 

Pour l’ensemble des intervenantes, le constat est là : longtemps, les femmes n’ont pas été « attendues » dans l’entrepreneuriat comme à des postes à haut niveau de responsabilité dans le monde économique. Et elles ont effectivement pu essuyer des manifestations de défiance ou un certain manque de considération. Mais « les choses changent. Parce que les femmes démontrent qu’elles sont capables » a déclaré Madeleine Charpenet, pour qui « la valeur d’un chef d’entreprise se mesure avant tout à son utilité, à ce qu’il apporte à l’entreprise, aux clients comme aux collaborateurs. »

Même son de cloche chez Carole Danecki exerçant dans un secteur réputé « masculin », l’entretien auto, qui note avec satisfaction que parmi les franchisés, « on a de plus en plus de femmes et qui réussissent très bien ». Et de remarquer qu’elle ne voit pas de différences notables entre les dossiers des aspirants franchisés proposés par des femmes et par des hommes. 

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Ce modèle entrepreneurial original a pour vertu d’être un cadre particulièrement structurant 

Pauline Moquet, fille du fondateur du réseau Daniel Moquet, aujourd’hui présidente de la société, souhaite que davantage de femmes s’investissent dans son secteur, le paysagisme, car « il n’y a pas de raison pour qu’un franchisé, qui est avant tout un entrepreneur, un chef d’entreprise, s’interdise certaines filières en raison de son genre. » On pourrait s’attendre en revanche à ce que la franchise « Emilie & the cool kids », concept de coffee-shop proposant des pâtisseries artisanales, ait la difficulté inverse : attirer des hommes. Mais Céline Molière, sa présidente, met en échec le stéréotype : « nous avons des hommes, bien sûr, qui présentent leur dossier pour devenir franchisés. Ce qui séduit, dans un réseau de franchise, ce n’est pas tant le secteur, que le concept et surtout tout ce que le réseau met en place pour que l’entrepreneur réussisse. » 

Chantal Zimmer, Déléguée générale de la Fédération française de la franchise, confirme que ce modèle entrepreneurial original a pour vertu d’être un cadre particulièrement structurant pour celles et ceux qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat : la force d’une marque, la puissance du réseau, la qualité des formations dispensées aux franchisés font la valeur d’un franchiseur et son attractivité pour les entrepreneurs. « Ils savent qu’ils peuvent s’adosser à un réseau solide pour réussir leur projet. C’est peut-être une des raisons pour lesquelles la franchise témoigne d’une part de femmes parmi les franchisés (38 %) plus élevée que la moyenne dans l’entrepreneuriat (34 %). » 

Femme souriante

Le sentiment d’appartenir à une famille quand on intègre un réseau de franchise 

A ces atouts qui sont autant de facteurs de succès, il faut ajouter 
« le sentiment d’appartenir à une famille quand on intègre un réseau de franchise » déclare Céline Molière. Et Chantal Zimmer de surenchérir sur la dimension profondément humaine du modèle de la franchise : « les franchiseurs sont des entrepreneurs. Ils sont les premiers franchisés de l’histoire de leur réseau. Quand ils font confiance à d’autres pour développer leur marque et leur concept, ils transmettent des savoir-faire, mais aussi une certaine culture d’entreprise et beaucoup de passion. »