Santé du dirigeant : mieux diriger, c’est aussi se préserver
En tant que dirigeant, prendre du temps pour soi, pour son hygiène de vie, pour son équilibre, aide à y voir plus clair et à piloter plus efficacement son organisation. Dans ce grand dossier, intéressons-nous à ce sujet de moins en moins tabou : la santé des dirigeants.
Prendre soin de votre santé mentale, autant que de votre entreprise
Qu’il soit fondateur, dirigeant actionnaire, gérant ou bien salarié, le chef d’entreprise est garant de la bonne santé de sa société et doit veiller à celle de ses salariés. Mais qu’en est-il de la sienne propre ? Dans ce grand dossier, notre volonté est de montrer que le tabou de la santé du chef s’est dissipé avec le temps et que l’anticipation peut permettre aux patrons d’accéder à une forme de sérénité.
Les dirigeants sont-ils aujourd’hui à bout de souffle ?
Souvent passée sous silence, la santé du dirigeant a longtemps été taboue.
Figure héroïque, le patron vit à cent à l’heure, ne compte pas ses heures et ne laisse jamais rien transparaître des difficultés qu’il traverse. Entièrement consacré à sa tâche, il se montre invincible, et c’est bon pour l’image de l’entreprise.
Seulement voilà, la crise du Covid est passée par là, les modèles se sont fissurés. Et sous la pression des réalités, les fragilités sont devenues visibles.
En 2025, 82 % des dirigeants déclarent ressentir au moins un trouble physique ou psychologique, le secteur agricole (91 %) et celui de la santé étant les plus touchés. Ce chiffre progresse de 11 points en un an et de 23 points depuis 2021. Le verdict est clair : l’état de santé global des dirigeants d’entreprise se dégrade nettement.
De manière évidente, certains secteurs et certains métiers sont plus exposés que d’autres.
Le saviez-vous ?
Si les premiers textes réglementaires sur la santé des salariés apparaissent en 1946, il faudra attendre la loi du 2 août 2021 pour que le suivi de santé du dirigeant soit enfin placé au même niveau que celui de ses salariés !
Des troubles physiques et psychiques qui impactent toute l’activité
Tous secteurs confondus, le mal de dos, les troubles du sommeil et anxieux affectent désormais la moitié des chefs d’entreprise.
Stress, mauvaise hygiène de vie, épuisement physique ou psychique, ces facteurs de risque pèsent, aujourd’hui, sur la santé de nombreux décideurs. Or l’enjeu est important : à la moindre baisse de rythme du leader, la performance de l’entreprise et sa pérennité sont menacées.
Les petites structures étant particulièrement vulnérables, comparées aux grandes, qui anticipent et diminuent les risques plus facilement, grâce à une organisation plus robuste.
Selon l’étude d’Amarok, 17 % des patrons de petites entreprises seraient en proie au burn-out, surtout dans les secteurs agricoles et de construction.
Répartition des troubles physiques ou psychologiques des dirigeants par secteur d’activité*
88 % des dirigeants
dans le secteur de la santé et du social
78 % des dirigeants
dans le secteur des transports
77 % des dirigeants
dans le Secteur Public
Sur le podium des maux**
Bien que 85 % des répondants se disent en bonne santé physique, ce taux recule par rapport à 2024 (90 %).
Dans le même temps, les maux de dos (52 %, +5points), les troubles du sommeil (48 %, +11points) et les douleurs articulaires (45 %, +7points) se généralisent.
Selon l’institut Choiseul, trois quarts des dirigeants ressentent des symptômes de stress au moins une fois par semaine, dont 36 % quotidiennement.
52
Mal de dos
48
Troubles anxieux (stress, angoisse) et troubles du sommeil
44
Douleurs articulaires
27
Migraines
Anticipez les risques pour gagner en sérénité et préserver votre entreprise
Protéger la santé du chef d’entreprise revient donc à protéger une ressource stratégique. Pour répondre à cet impératif, il existe deux leviers majeurs : la prévention et la prévoyance !
Prenons d’abord la prévention. Relativement simple à mettre en place, c’est, par exemple, la pratique régulière d’une activité physique, l’aménagement de moments familiaux et sociaux dans son emploi du temps, l’amélioration de son alimentation ou encore la planification rigoureuse de consultations médicales.
La prévoyance, elle, peut paraître plus ambitieuse. Répandue dans les grandes entreprises, elle est encore considérée, dans les petites structures, comme le coût de trop. Pourtant, anticiper les conséquences sur l’activité d’une maladie plus ou moins longue ou d’un accident peut sauver l’entreprise et ses salariés.
Le stress comme facteur principal des problèmes de santé des dirigeants
4 grandes typologies
On dénombre quatre grandes typologies de facteurs de stress :
– Le stress lié à la pérennité de l’entreprise : procédures judiciaires, départ ou conflit avec un associé, maladie grave d’un salarié central pour l’activité.
– Le stress lié aux exigences entrepreneuriales : trésorerie, résultats, charge de travail du dirigeant.
– Le stress lié aux pressions managériales : conflits de salariés, pannes de matériel, contrôle d’autorité administrative, pression de la concurrence.
– Le stress lié au manque de reconnaissance sociale : revendication de salariés, démission de collaborateurs, …
Le cas de la longue maladie*
Voici quelques impacts de la longue maladie recensés sur les TPE, PME et ETI :
– Baisse du chiffre d’affaire et perte de clients : 21 %
– Refonte de l’organisation de l’entreprise : 16 %
– Difficultés à trouver des financements, report ou annulation d’investissements : 13 %
– Difficultés relationnelles avec les équipes, les clients, les relations d’affaires : 11 %
– Tensions avec les fournisseurs et/ou partenaires historiques : 6 %
Nos conseils pour vous guider et vous aider à gérer votre stress
Santé du dirigeant : un capital à entretenir
La santé du dirigeant est le premier capital de l’entreprise : prévenez, agissez et protégez votre avenir professionnel.
Pression, charge mentale, isolement : la santé mentale du dirigeant n’est plus un angle mort. La protéger, c’est renforcer la résilience de l’entreprise.
*Source : baromètre Bpifrance Le Lab, juin2025. **Source : baromètre Bpifrance Le Lab, juin2025 / Institut Choiseul ***Source : « L’observatoire de la santé des dirigeants », d’Olivier Torrès et Thomas Lechat, de l’observatoire Amarok