Amélioration de l’accès aux soins : nouvelle proposition de l’Exécutif

Le Premier ministre dévoilait, il y a quelques jours, son pacte de lutte contre les déserts médicaux. Décryptage.

Après la proposition de loi Garot qui a récemment mobilisé les jeunes médecins dans les rues, c’est au tour de François Bayrou de présenter sa nouvelle stratégie pour améliorer l’accès aux soins des Français. Si la possibilité d’une installation régulée des praticiens a été contestée en masse par les principaux intéressés, le gouvernement espère relever le défi. Et pour cause : la désertification médicale toucherait près de 9 millions de Français. Un enjeu de taille. Ainsi, le 24 avril, le Premier ministre révélait à son tour son plan d’action et de solidarité territoriale. Un programme gouvernemental qui repose sur 4 principaux piliers.

Une mission de solidarité obligatoire pour les médecins…

La deuxième proposition centrale proposée par l’Exécutif consiste à « déployer un principe de solidarité de l’ensemble de la communauté médicale afin de développer l’offre de soins dans les territoires les plus critiques ». Le texte précise que les médecins voisins des lieux sous-dotés « devront s’organiser et se relayer pour assurer une continuité d’exercice en médecine de premier recours dans ces régions sous tension, avec des plannings définis à l’avance sur le modèle de la permanence de soins. Ils devront consacrer jusqu’à 2 jours par mois pour ces zones prioritaires. »

Pour les jeunes professionnels de santé qui souhaiteraient s’installer dans ces territoires fragiles, un nouveau statut de « praticien territorial de médecine ambulatoire » est proposé. L’engagement de solidarité obligatoire est accueilli par les syndicats de médecins avec un certain scepticisme notamment concernant sa mise en œuvre d’un point de vue opérationnel (locaux et matériel pour consulter, remplacement dans le cabinet principal, etc.).

… et de nouvelles missions pour les pharmaciens

Le pacte prévoit, par ailleurs, de diversifier l’origine géographique et sociale des étudiants, de créer des conditions d’accueil attractives pour les étudiants et professionnels de santé, ainsi que de moderniser les organisations et unir les compétences pour soigner plus de patients.

L’objectif de ce dernier pilier est de « permettre aux pharmaciens d’officine d’assurer directement des premiers soins et de délivrer des traitements pour certaines affections courantes. » Le plan précise certains cas d’usage tels qu’une demande de traitement pour une rhinite allergique saisonnière malgré une ordonnance échue ou encore le traitement d’une personne ayant une infection à la suite d’une piqûre d’insecte. La prise en charge directe, par exemple des sinusites aiguës sur la base de protocoles décisionnels validés par la Haute Autorité de Santé, sera organisée. Si certaines expérimentations sont en cours, comme le dispositif article 51 Orientation dans le Système de Soins (OSyS), Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), félicite ses confrères de leur implication favorable à cette évolution. Si les professionnels de santé sont favorables à la prise en charge de ces maux, il reste à fixer les modalités et les tarifs de ces prestations pour assurer leur faisabilité en pharmacie.

La majorité des mesures de la stratégie territoriale doivent faire l’objet de textes législatifs qui seront soumis au Parlement au cours de l’année 2025. « L’examen de plusieurs projets et propositions de loi est déjà programmé dans les prochaines semaines, et les mesures de ce pacte viendront les amender le cas échéant », précise le texte.

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