Méningites : l’État passe à la vitesse supérieure

Cette année, les élèves de 5e pourront se faire vacciner contre les infections à méningocoques dans leurs collèges. Une manière de contenir la recrudescence des cas en France depuis quelques mois.
Début 2025, Santé publique France alertait sur l’augmentation des infections invasives à méningocoques (IMM) dans l’Hexagone, avec un « niveau très supérieur à ce qui était observé pour la même période de l’année au cours des saisons précédentes ». Un constat particulièrement alarmant. En effet, « Les IMM peuvent provoquer une méningite ou une septicémie. Ce sont des infections très graves pouvant conduire au décès dans 10 à 12 % des cas et à des séquelles dans 20 à 25 % des cas », précise Santé publique France. En 2024, 615 cas ont été établis, dont 1 sur 10 a été mortel, selon l’organisme en charge de la surveillance épidémiologique de la population.
Lancement de la campagne de prévention dans les collèges
En réponse à ce constat, le ministère de la Santé annonçait début août le lancement d’une vaste offensive contre la maladie. Depuis la rentrée, les parents des élèves de 5e se verront donc invités à vacciner leurs enfants dans leurs établissements scolaires, en même temps que la protection contre les papillomavirus humains (HPV), proposée pour la 3e année consécutive. Conformément aux recommandations de la Haute Autorité de Santé, la vaccination contre les groupes de méningocoques A, C, W et Y est recommandée chez les 11-14 ans, quels que soient leurs antécédents. En effet, indépendamment d’une immunisation antérieure, les jeunes pourront bénéficier de l’acte préventif. L’autorité précise également la possibilité d’un rattrapage jusqu’à l’âge de 24 ans.
Une nouvelle accueillie favorablement par les médecins : « La politique vaccinale française est essentielle et justifiée », estime le docteur Damien Contou, réanimateur au centre hospitalier Victor Dupouy à Argenteuil (Val-d’Oise), interrogé par Le Parisien. Par ailleurs, la maladie est particulièrement complexe à diagnostiquer de manière précoce. « Nous avons mis en évidence que 30 % des patients qui finissent en réanimation avaient consulté un généraliste ou étaient venus aux urgences les 7 jours précédents et, pourtant, ils étaient repartis avec un diagnostic erroné de grippe, de gastro-entérite ou encore d’intoxication alimentaire », soulignait le réanimateur.
La campagne de prévention est lancée dans tous les collèges publics et dans les établissements privés volontaires. Cette vaccination, en une dose unique, sera prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie, sous réserve de l’accord écrit des deux titulaires de l’autorité parentale. Si les autorités compétentes espèrent enrayer la progression des infections à méningocoques, il faudra attendre 2026 pour établir un premier bilan.
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